Séminaire
Rue de Turenne, 2-4 | 6000 CHARLEROI
mardi 13 novembre 2018
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Au-delà du très célèbre « Baromètre des Notaires », quelles tendances de fond caractérisent le marché immobilier résidentiel wallon ? Ressentons-nous toujours les effets de la crise sur les prix immobiliers ? Quelle est la capacité financière des ménages wallons pour entrer sur le marché acquisitif ? Ces questions sont l’objet de la première édition de l’Observatoire wallon des prix immobiliers résidentiels. A l’instar de l’Observatoire des ventes de biens résidentiels mis en place par la région bruxelloise depuis 2007, cette étude fait, pour la première fois, un état de la situation sur le marché acquisitif en Wallonie : parc et production du logement, taille du marché, prix et leurs déterminants, accessibilité financière de l’immobilier. Un des résultats principaux indique que le rythme d’évolution du parc du logement régional (en nombre total d’unités) semble satisfaire à la croissance démographique (en nombre total de ménages). On note aussi un changement structurel durable du parc immobilier résidentiel : la taille du marché des maisons tend à diminuer lentement tandis que la proportion des appartements au sein du marché immobilier augmente. Autre enseignement : depuis 2010, le marché immobilier wallon s’est rétabli après la crise de 2008-2009 alors que le nombre de transactions de maisons et d’appartements était fortement volatile entre 2011 et 2016. Ainsi, les prix immobiliers ont été modélisés au moyen de la régression hédonique qui, en dépit des limitations induites par les données anonymes relatives aux transactions individuelles, permet d’identifier les déterminants statistiquement significatifs de la valeur du bien immobilier résidentiel, et plus particulièrement la localisation. L’étude propose ainsi un chiffrage des véritables évolutions annuelles des prix plus pertinent que le traditionnel indice des prix immobiliers qui ne prend pas en compte les caractéristiques des biens. Enfin, l’observatoire s’intéresse à la capacité financière des ménages. Si l’effort financier pour l’achat d’un logement est moins important pour les ménages en Wallonie que ceux en Flandre ou en région de Bruxelles-Capitale, il y existe toutefois de grandes disparités au niveau infrarégional wallon. L’étude estime ainsi le revenu minimal du ménage pour rembourser un crédit hypothécaire pour différents types de biens résidentiels. Alors que pour l’achat d’une maison ordinaire ou d’un appartement, il faut disposer d’un revenu mensuel de 2.000 €, un crédit pour l’achat d’une villa nécessite un revenu de 3.150 €. Selon l’estimation de la durée de remboursement d’un emprunt hypothécaire en fonction de leur situation financière, pour la moitié des ménages wallons le recours au crédit hypothécaire s’avère impossible. INTERVENANT : MARKO KRYVOBOKOV, Chargé de recherches (CEHD)