Dans divers pays d'Europe, il apparaît que les jeunes (ou moins jeunes) actifs ont de plus en plus de difficultés à se loger en raison de la conjonction de deux facteurs : la cherté des loyers, d'une part, et la difficulté à trouver un emploi stable, d'autre part. Face à cette conjoncture, les parcours résidentiels des jeunes actifs s’écartent du modèle que les générations précédentes ont connu (à savoir, « un logement à soi » dès l’entrée dans la vie professionnelle) et se diversifient. Certains restent chez leurs parents jusqu’à un âge relativement avancé, formant la cohorte des « Tanguy », particulièrement importante en Italie ou en Espagne. En France, la Fondation Abbé Pierre constate que de jeunes actifs sont contraints de revenir dans le foyer parental après une période d’autonomie durant laquelle ils ont éventuellement fondé une famille, car ils sont dans l’incapacité de faire face au coût d’un logement malgré un emploi stable ; plusieurs générations sont ainsi amenées à cohabiter sous le même toit. Enfin, les solutions « de débrouille » se multiplient ainsi que les modes d’habitat : colocation entre amis ou avec des inconnus, habitat léger voire squats.
L’objectif de ce projet de recherche est de dresser un état des lieux inédit en Wallonie concernant les parcours résidentiels des jeunes actifs (âgés de 20 à 35 ans) à travers le recueil de témoignages auprès de ce public.
Une étape de recherche qualitative sera entamée dès 2017 et fera l’objet d’une note de recherche. Le projet est, avant toute chose, exploratoire et vise à nourrir une première expertise sur un phénomène totalement nouveau et encore largement méconnu.